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Un bout d’histoire d’Afrique du Sud

L’histoire de l’Afrique du Sud commence avec l’installation des aborigènes, les Sans, rejoints par les Khoikhois, voici plusieurs millénaires. Les populations noires de langue bantoue arrivent au IXe siècle de notre ère. Le premier royaume d’importance est celui de Mapungubwe dans l’actuelle province du Limpopo. L’Afrique du Sud est d’abord le pays de l’homme noir, et défini dorénavant comme le « berceau de l’Humanité », du fait de très importantes découvertes sur les sites préhistoriques. Sans remonter si loin, voici les grands faits historiques depuis 1652

Un bout d'histoire d'Afrique du Sud

C’est le 6 avril 1652, lorsque trois navires de la Compagnie des Indes Orientales mouillent dans la baie de Table Mountain, que se précise le destin du pays.
La Compagnie (hollandaise) des Indes Orientales (la VOC : Veerenigde Oost-Indische Compagnie) a choisi le Cap de Bonne-Espérance pour y créer un comptoir servant d’escale entre l’Europe et l’Asie. Jan Van Riebeeck sera le premier gouverneur de la colonie du Cap avec ses trois navires contenant une centaine d’hommes.

Lutte pour la domination du pays
Immigration européenne et lutte pour les terres
Quand les Hollandais s’installent, la région est déjà peuplée de Khoikhois, que les colons nomment Hottentots (terme péjoratif désignant les langues khoi à base de claquements de langue). Ils commencent à distribuer des terres aux Européens pour qu’ils deviennent des fermiers.

En 1680, l’immigration européenne est vivement encouragée, les colons sont rejoints par d’anciens employés de la VOC et par des soldats démobilisés venant des Indes Orientales. En 1688, les Huguenots français débarquent, chassés par l’Édit de Nantes.Retour ligne automatique
Les Européennes étant peu nombreuses, la Compagnie des Indes s’accommode du métissage. Les premiers arrivants prennent souvent des épouses khoikhois. En 1685, les mariages mixtes sont interdits. Les colons s’enracinent et commencent à se sentir africains. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à s’enfoncer dans les terres et abandonnent l’agriculture au profit de l’élevage. On les appelle les Trekboers (fermiers pionniers), par oppositions aux Boers sédentaires.

Isolés sur les immensités du Karoo, ils délaissent le néerlandais pour parler une nouvelle langue, l’afrikaans, un créole où l’on retrouve du portugais et du khoïsan ; ils créent ainsi leur propre culture. Repliés sur eux-mêmes, les Trekboers n’ont que la Bible pour conforter leur foi dans les périodes d’épreuves. Ils pratiquent un calvinisme austère, vivant une vie fruste et dangereuse et développent une véritable mystique de la race, convaincus que Dieu leur a confié pour mission d’apporter les lumières de la civilisation à l’Afrique. En 1779, les Trekboers atteignent la Great Fish River, à 1 500 km du Cap.

Arrivée des Britanniques
En 1795, une escadre anglaise est dépêchée pour prendre Le Cap aux Hollandais. En 1807, Londres interdit le commerce des esclaves dans les colonies anglaises. Les Boers s’opposent à la décision de l’empire britannique de verser une indemnité aux anciens esclaves du Cap, ils y voient une atteinte à l’ordre divin.

Sous l’impulsion d’un roi militaire, Shaka, le petit clan zoulou devient un royaume conquérant qui écrase petit à petit ses rivaux et provoque la migration forcée de plusieurs peuples de langue bantoue.Retour ligne automatique
En 1820, 5 000 colons anglais débarquent en Afrique australe et s’installent dans la plaine côtière près de Grahamstown, ce qui accroît les tensions avec le peuple xhosa ; une première guerre éclate en 1835. Onze autres suivront.

Le Grand Trek et la naissance des républiques boers
En 1833, les Anglais abolissent l’esclavage. Certains Boers, en désaccord avec cette loi, décident de partir pour le Nord-Est du pays. C’est le début du Grand Trek (grand voyage) : après les Voortrekkers, partis en éclaireurs, des familles entières s’ébranlent avec de lourds chariots et leurs esclaves. Le soir, pour se protéger des attaques, ils forment le laager (formation en cercle des chariots).Retour ligne automatique
En 1837, ils atteignent Port Natal (futur Durban). L’arrivée des colons au Natal déclenche une guerre avec les Zoulous qui sera gagnée par les Boers en 1838. Ils créent alors un état indépendant, la République de Natalia avec pour capitale Pietermaritzburg.Retour ligne automatique
L’Angleterre refuse de reconnaître l’indépendance du nouvel état et annexe tout le Natal. Une période de désordres et de conflits s’ensuit, accentuée par l’extension du royaume zoulou qui oblige plusieurs peuples noirs à migrer. Les Boers fondent deux républiques, le Transvaal dont la capitale est Pretoria et l’État libre d’Orange autour de Bloemfontein.

Découverte des mines et guerre anglo-boer
En 1869, un berger trouve le premier diamant à Kimberley et en 1886 des prospecteurs découvrent, dans le Witwatersrand, au cœur du Transvaal, ce qui se révèlera être le plus grand gisement d’or d’Afrique. Les chercheurs affluent et s’installent dans des camps improvisés. Johannesburg (aussi appelée eGoli - la cité de l’or) est née.
Ces découvertes vont provoquer un durcissement de la politique coloniale britannique, auquel s’ajoute l’ambition de Londres de créer un empire s’étendant du Cap au Caire. Les républiques boers constituent, en effet, pratiquement le seul obstacle à ce grand dessein. Face à des exigences anglaises concernant les droits politiques des uitlanders (prospecteurs étrangers à majorité anglophone), qu’il juge inacceptables, le gouvernement boer du Transvaal déclare la guerre à l’Angleterre, le 11 octobre 1899. Il est immédiatement rejoint par l’État libre d’Orange. Leurs actions de commando surprennent l’armée impériale.

Les Anglais pratiquent dès lors la politique de la terre brûlée : ils détruisent systématiquement les fermes boers, abattent le bétail et brûlent les champs. Ils créent les premiers camps de concentration de l’histoire où 120 000 femmes et enfants sont internés, ainsi que 70 000 serviteurs noirs. Les 26 000 femmes et enfants boers qui meurent de maladie dans les camps pèseront lourd dans la mémoire collective de ceux qui s’appellent désormais les Afrikaners.
Le 31 mai 1902, la paix est signée et les républiques boers deviennent des colonies britanniques.

D’un Etat racial à une République démocratique
De la ségrégation raciale à l’Apartheid
En 1910, l’Afrique du Sud accède à l’indépendance sous le nom d’Union Sud-Africaine, dont les quatre provinces jouissent d’une grande autonomie. Pretoria est le siège du gouvernement, le Cap, celui du Parlement. Louis Botha, général boer devenu anglophile, forme avec son collègue Jan Smuts un gouvernement de coalition où les communautés anglophone et afrikaner sont également représentées et les Noirs exclus.

Dès la création de l’Union Sud-Africaine, Afrikaners et anglophones s’affrontent à propos des droits politiques des Noirs et des Métis. En 1912, pour représenter les Noirs, John Dube, Sol Plaatje et Pixley ka Isaka Seme, encouragés par un jeune avocat indien nommé Ghandi, créent le SANNC (South African Native National Congress) qui deviendra plus tard l’ANC (African National Congress).Retour ligne automatique
En 1913, Botha promulgue le Native Land Act qui confine les Noirs sur 7,3 % du territoire, alors qu’ils représentent plus de 70 % de la population. Avant cette date, les Noirs pouvaient acheter des terres auprès des Blancs et seul l’État libre d’Orange l’interdisait. Désormais, ce principe restrictif est étendu à l’ensemble de l’Union. Des familles entières sont chassées de leurs terres et affluent dans les centres industriels du Rand, contraintes de travailler dans les mines pour des salaires de misère.

Après la première guerre mondiale, le gouvernement renforce la ségrégation raciale. En 1918, le SANNC organise une campagne de résistance passive pour protester contre le pass, un document à la fois pièce d’identité et livret de travail.Retour ligne automatique
En 1924, les nationalistes afrikaners remportent les élections et la politique de ségrégation raciale se durcit encore. Pendant la crise mondiale des années 1930, les Blancs pauvres sont en concurrence avec les ouvriers noirs et métis. La ségrégation raciale est étendue aux industries et aux commerces, elle est renforcée dans les villes et dans les campagnes, c’est le début de l’Apartheid qui apparaît comme un projet de société.
Selon un extrait du rapport du Parti National en 1947 : « l’Apartheid dérive de l’expérience historique des Blancs établis dans le pays. C’est une politique qui est en harmonie avec les principes chrétiens de justice et d’équité, et qui se donne pour objectif de préserver l’identité des peuples indigènes en tant que groupes raciaux séparés, de leur offrir la possibilité de se développer en ensembles nationaux autonomes et de stimuler la naissance d’une conscience nationale ».

Le règne de l’Apartheid
Après la seconde guerre mondiale, Daniel Malan, chef de file des nationalistes, présente l’Apartheid comme la seule solution contre « le péril noir ». En 1948, contre toute attente, il remporte les élections. Son cabinet est composé uniquement d’Afrikaners, et le racisme devient institution. En 1949, le mariage entre Blancs et Noirs est interdit.

En 1950, deux lois vont véritablement fonder l’Apartheid et assurer l’isolement de la communauté blanche
1. Le Population Registration Act qui impose un système de classification par races défini arbitrairement par le Ministère de l’Intérieur : désormais tout Sud-Africain doit entrer dans une des quatre catégories suivantes,
• les Noirs sont divisés en différentes ethnies, et répartis en fonction de leurs langues : Zoulou, Xhosa, Swasi, Ndebele, Tswana, Sotho,
• les Métis (Coloured) qui sont définis par des critères physiques et comprennent les Métis du Cap, Malais, Chinois, Indiens et autres asiatiques,
• les Blancs,
• Les Indiens.

2. Le Group Areas Act, qui impose aux groupes raciaux des lieux de résidence spécifiques, entraînant ainsi le déplacement de milliers de personnes. Cette loi sera complétée, en 1953, par le Reservation of Separate Amenities Act qui imposera une stricte séparation dans les lieux publics et les services. La circulation des individus est restreinte :
• tous les Noirs de plus de 16 ans sont obligés de porter sur eux un Reference Book ou pass, à la fois carte de travail, carte d’identité et permis de résidence, qui peut être exigé par la police à tout moment,
• la présence des Noirs dans une ville blanche est limitée à 72 heures consécutives,
• en 1953, le gouvernement promulgue la loi sur l’éducation bantoue qui étend l’Apartheid au système éducatif. Les programmes enseignés sont révisés de manière à fournir aux noirs un sous-enseignement.

En 1955, en répression au développement intellectuel de Sophiatown, 4 000 policiers pénètrent dans le township pour expulser les habitants.

En 1959, tous les habitants ont été expulsés et les bâtiments rasés. Il ne reste plus rien de Sophiatown et de sa richesse culturelle.

Naissance d’une opposition noire
Au sein de l’ANC, le président Xuma, trop modéré, est remplacé par James Moroka qui a le soutien de la Youth League, Anton Lembede, Nelson Mandela et Oliver Tambo.

En 1952, l’ANC organise une campagne de désobéissance civile, largement suivie. 8 000 personnes seront emprisonnées. L’ONU décide de nommer une commission pour enquêter sur l’Apartheid.
En 1955, l’ANC, le South African Congress et la South African Coloured Organisation se réunissent à Kliptown, près de Johannesburg, pour rédiger la Charte de la Liberté, établissant les principes d’un État démocratique et non raciste. A la suite de cela, la police arrête 156 personnes dont Nelson Mandela, Oliver Tambo, Walter Sisulu. Commence alors un procès qui durera jusqu’en 1961 et se terminera par l’acquittement de tous les inculpés.

En 1961, l’Afrique du Sud annonce son retrait du Commonwealth et le 31 mai, la République Sud-Africaine est proclamée.

Le 16 décembre 1962, Nelson Mandela, élu Président du National Action Council de l’ANC entre dans la clandestinité et fonde l’Umkhonto we Sizwe, branche armée de l’ANC, et commence une campagne de sabotage. Les cadres de l’ANC et du PAC (Pan African Congress) quittent clandestinement l’Afrique du Sud et établissent des missions en Tanzanie, à Londres, au Caire.

En août 1962, après 17 mois de traque, Nelson Mandela est arrêté et condamné à la réclusion à perpétuité. Les principaux leaders du Parti Communiste sont aussi arrêtés. Plus d’un millier de personnes sont jugées, 46 sont condamnées à mort.Retour ligne automatique
Au début des années 1970, un mouvement politico-culturel s’impose, inspiré de la théologie noire américaine et du black power.
A l’origine, se trouve une organisation étudiante, fondée en 1968 par Steve Biko, un jeune universitaire noir. Biko aspire à retrouver l’identité noire, étouffée par l’Apartheid.

Cette organisation est très active dans les milieux universitaires et intellectuels, et va tenter de s’affirmer lors des conflits dramatiques liés à la décision du gouvernement, en 1976, d’imposer l’usage de l’afrikaans dans les écoles noires.

Le Soweto Student Representative Council prend l’offensive et appelle les jeunes des townships à boycotter leurs écoles. Le 16 juin 1976, à Soweto, la police ouvre le feu pour disperser une manifestation d’adolescents. Hector Peterson, un jeune noir de treize ans sera la première victime d’une répression qui fera 700 morts. Il restera le symbole de l’enfance assassinée.
A la fin de 1976, 4000 personnes sont arrêtées et condamnées. Entre mars 1976 et novembre 1977, près de 90 détenus meurent en prison à la suite de sévices infligés par la police. Steve Biko, torturé, meurt lui aussi en détention. Des dizaines de journalistes sont arrêtés, les journaux censurés ou interdits.

En 1978, Pieter Botha devient Premier Ministre à la place de Balthazar Vorster, balayé par un grave scandale politique. En 1980, il propose de réformer la constitution afin d’associer au pouvoir les Métis et les Indiens et de masquer les aspects les plus voyants de l’Apartheid. Ce projet exclut totalement les Noirs.

En août 1984, les Indiens et les Métis boycottent les élections. Cette campagne est orchestrée par L’UDF (United Democratic Front), animé par l’évêque Desmond Tutu, et dégénère rapidement en une révolte de la jeunesse noire, frappée de plein fouet par le chômage et la crise économique. Le gouvernement ne parvient pas à faire face à la crise, et l’armée intervient dans les townships.Retour ligne automatique
Début novembre 1984, dans le Transvaal, une grève générale, organisée par les syndicats, conjointement avec les mouvements anti-Apartheid, donne lieu à des affrontements sanglants. Le 21 mars 1985, jour du vingt-cinquième anniversaire du massacre de Sharpeville, la police tire sur la foule et fait 25 morts. L’état d’urgence est décrété. Il restera en vigueur pendant 5 ans. Un grand nombre de personnes sont arrêtées et torturées. Les troubles se poursuivent et la violence se généralise.
Pour désamorcer la crise, Botha propose des mesures en faveur des Noirs qui ne convainquent ni ceux-ci, ni la communauté internationale et suscitent une violente réaction chez les Blancs : des groupes néo-nazis voient le jour.

Le processus démocratique
Fin 1989, le Parti National choisit Frederik De Klerk pour sortir le pays de l’impasse. Le 2 février 1990, l’ANC est autorisé à exercer librement ses activités après 30 années de clandestinité et le 11 février 1990, Nelson Mandela est libéré, après 27 années de captivité. La peine capitale est suspendue et les prisonniers politiques libérés. Au cours de l’année suivante, toutes les lois de l’Apartheid sont supprimées.

En avril 1994, ont lieu les premières élections libres, remportées par l’ANC avec 62,7 % des voix. Nelson Mandela est élu Président de la République. En mai 1996, une nouvelle constitution est adoptée et De Klerk annonce le retrait du Parti National du gouvernement de coalition.

En 1999, Thabo Mbeki, successeur de Mandela à la tête de l’ANC, devient à son tour Président de la République.Retour ligne automatique
Une lutte fratricide entre les partisans de Mbeki et de Zuma au sein de l’ANC, aboutit à l’éviction de Mbeki de la présidence, en décembre 2008, et son remplacement par Kgalema Motlanthe. Jacob Zuma déjà élu président de l’ANC, au congrès de Polokwane en décembre 2007, devient chef de l’Etat en mai 2009.
L’ANC reste le parti dominant en Afrique du Sud, l’opposition est morcelée.
Pour approfondir vos connaissances sur l’histoire de l’Afrique du Sud, visitez le site : www.sahistory.org.za
L’excellent roman de James Michener, The Covenant (traduit sous le titre L’Alliance), vous racontera aussi l’histoire de ce pays.


L’histoire de Johannesburg
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Johannesburg n’est pas la capitale de l’Afrique du Sud, c’est cependant la capitale économique. La ville a été créée en 1886 après que le prospecteur George Harrison eut découvert la veine d’or du Witwatersrand. Peu de temps après, la région se peupla de nombreux chercheurs d’or. Une petite ville fut créée et, le 8 décembre 1886, on la nomma Johannesburg du nom des deux inspecteurs des mines Johan Rissik et Johannes Joubert. Le plan quadrangulaire retenu par les géomètres missionnés multiplie les rues volontairement courtes car les angles se vendent plus cher aux commerçants ! Trois ans plus tard, la ville avait déjà produit plus de 17 tonnes d’or.

En 1895, Johannesburg compte 100 000 habitants, pour la plupart venus directement d’Europe afin de tenter leur chance en tant que prospecteurs et appelés Uitlanders. En 1900, durant la guerre anglo-boer, Johannesbourg tombe entre les mains des Anglais qui cherchaient à annexer cette zone depuis longtemps. Le Haut Commissaire (Ambassadeur) Sir Alfred Milner fait venir de jeunes diplômés des grandes universités d’Oxford et Cambridge pour moderniser la ville.

Pendant la même période des townships noirs se développent, Sophiatown (1903), sur le site d’une décharge publique saturée, et Alexandra (1905). Pendant la guerre avec les Boers, les Britanniques rassemblent des milliers de personnes à Turffontein qui devient un véritable camp de concentration.
Aujourd’hui, ce lieu est devenu le plus grand hippodrome d’Afrique du Sud.

Dans les années trente, le township Orlando est établi au sud de Johannesbourg pour loger 80 000 Noirs dans des conditions très précaires. Ce sera le cœur du futur Soweto, South Western Township.
En 1945, la population noire autour de Johannesburg atteint 400 000 personnes, tandis que le centre-ville, réservé aux Blancs, se développe. En 1950, Mandela pose sa plaque d’avocat dans Fox St. En 1955, 4 000 policiers pénètrent dans le township de Sophiatown et le rasent complètement en quelques heures. Aujourd’hui, 700 000 personnes vivent à Alexandra sur 46 hectares de terrain…

L’histoire de Pretoria

Pretoria, capitale administrative de l’Afrique du Sud, est née le 16 novembre 1855. La ville a été fondée par Andries Pretorius. Fief de la communauté Afrikaner, elle devient la capitale de la Zuid-Africaans Republiek (ZAR) en 1860.
La découverte d’un des plus grands gisements diamantifères du monde, à Cullinan, apportera à la ville sa richesse. Les Union Buildings, qui dominent la ville, rappellent l’époque révolue du pouvoir colonial, des années d’Apartheid et du combat pour la liberté. C’est sur leurs marches que le Président Nelson Mandela s’est adressé à la nation lors de sa prise de fonction. Capitale diplomatique, important centre universitaire et centre de recherche, Pretoria est aujourd’hui connue pour ses monuments historiques, ses musées, ses jardins et… ses jacarandas qui transforment, en octobre, les rues de la ville en superbes voûtes mauves.
Depuis décembre 2000, la métropole porte officiellement son nom sotho : Tshwane (prononcer Tshouané) www.tshwane.gov.za

Quelques noms de rues et quartiers
Midrand : exacte mi-distance entre Pretoria et Johannesburg.
Fourways : croisement des deux plus grands axes nord-sud/est-ouest au nord de Jo’bourg.
Paul Kruger : Président de la république du Transvaal de 1883 à 1898. Il déclara la guerre à la Grande-Bretagne (guerre anglo-boer). Conservateur et favorable à l’Apartheid.
Frederick de Klerk : Président sud-africain de 1989 à 1992. Célèbre discours de février 1990 annonçant la légalisation des partis d’opposition et par voie de conséquence la libération des prisonniers politiques tels que Nelson Mandela. Partage le prix Nobel de la paix 1993 avec Nelson Mandela pour l’abolition de l’Apartheid.

Pour les rues suivantes, les noms ont été récemment modifiés, remplaçant généralement d’anciennes figures de l’Apartheid par des personnalités militantes et acteurs de l’avènement de la nouvelle Afrique du Sud. Vous trouverez peut-être encore des indications avec les anciens noms, certains panneaux perdurent, et les entreprises et sociétés n’ont pas encore toutes modifié leurs cartes de visite !
Daniel Malan : ancien pasteur de l’église reformée, théoricien de l’Apartheid. Après la première guerre mondiale, il devient premier ministre.

Beyers Naudé (anciennement Daniel Malan) : pasteur afrikaans qui a lutté contre l’Apartheid.
Bram Fisher (anciennement Hendrick Verwoerd) : avocat sud-africain, de famille Afrikaner, activiste anti-apartheid, défenseur de Nelson Mandela au procès de Rivonia, lui-même emprisonné.
Malibongwe (anciennement Hans Strijdom) : se traduit par « Let us praise the deeds of the women ».